Merci à Alain-Robert, Annie, Lise et Mireille
Un voyage intérieur
Dimanche 20 juillet
2014
Les éléments se
déchaînent ce matin, sans doute pour tester la motivation de nos baroudeurs.
D’où qu’ils viennent ils se sont réveillés sous l’orage, le tonnerre et les
trombes d’eau. Mais peine perdue ! A l’heure dite tout le monde est là,
Alain-Robert, Annie, Gisèle, Jean Claude, Lise, Marie-Ève, Mireille, Monique et
Sabrina. Découragée devant tant de détermination, la pluie s’arrête de tomber
jusqu’au soir. Après la traditionnelle photo souvenir, la petite troupe
démarre, s’élève au-dessus du plan d’eau de Saint Rémy et profite des paysages
ouverts pour admirer les points de vue. Très vite, elle entre dans les bois et
par un dédale de chemins un peu compliqué se rapproche de Lavoine. Au gîte Vita
Lita, Julie nous accueille chaleureusement avec un petit verre de muscadet
autour du feu de cheminée. Chacun profite de ce moment de détente fort agréable
après l’effort.
Lundi 21 juillet 2014
Le petit déjeuner pantagruélique
nous fait un instant oublier la pluie qui tombe sans discontinuer, et le
brouillard qui nous isole du monde. Il faut se décider à partir à l’assaut du
rocher Saint Vincent tout proche. Les chemins boueux sont très malaisés et la
glissade assurée. Au sommet, la table d’orientation ne nous renseigne pas … sur
les nuages qui entourent intégralement le site. La descente est prudente et on
retrouve une petite route confortable avec plaisir. L’horloge à billes de
Lavoine retient notre attention, les techniciens du groupe se penchent avec
intérêt sur son fonctionnement et l’aident même à recueillir les boules quand
il y a un « raté ». La côte dans les bois est interminable. Heureusement,
les myrtilles agrémentent l’ascension et nous procurent des pauses obligées. Nous
faisons l’impasse sur le sommet du Montoncel masqué dans les nuages et le
contournons par l’est. C’est dans la descente caillouteuse que Marie a de
graves soucis de chaussures. Dès l’arrivée à Chabreloche, elle est obligée
d’aller en acheter une nouvelle paire à Thiers grâce à l’obligeance d’Annie qui
arrête là son voyage.
Mardi 22 juillet 2014
Evelyne nous rejoint
pour commencer par une belle grimpette de l’autre côté de la Durolle. Les
pèlerines sont de sortie, les chemins sont gorgés d’eau. Au fur et à mesure de
la montée, nous retrouvons les nuages. Les bois sont magnifiés par cette
atmosphère feutrée qui resserre le groupe et favorise les échanges. Nous avons
la sensation agréable d’être seuls au monde. Une éclaircie au Pas de Mousset
permet d’envisager une sieste humide dans l’herbe. Le brouillard nous
accompagne à nouveau jusqu’au site de Notre Dame de l’Hermitage. En arrivant,
c’est à peine si nous voyons le monastère. Quant aux rochers de Peyrotine, on
sait qu’ils sont là parce qu’ils sont indiqués sur la carte ! Nous
partageons un moment la vie du couvent avant de nous répartir dans nos
chambres.
Mercredi 23 juillet
2014
Le groupe s’agrandit
encore avec l’arrivée de Françoise. Nous faisons le tour du site et imaginons
la vue exceptionnelle annoncée dans les dépliants touristiques. C’est toujours
dans le brouillard que nous poursuivons notre route. La chapelle et le vieux
cimetière nous retiennent un moment pour nous raconter leur histoire. Tout à
coup dans ce décor serein, on aperçoit des camions en train de goudronner un
chemin forestier dans un vacarme parfaitement incongru dans ces lieux. Bien que
paisibles randonneurs sur un GR®, nous sommes ressentis comme des intrus et on
nous demande de modifier notre cheminement … Un comble ! Petit à petit,
les nuages se dissipent pour faire place à un beau soleil qui nous permettra un
agréable pique-nique dans un pré, une belle sieste et une arrivée au col de la
Loge par une belle journée d’été. Nous nous prélassons comme des lézards en
attendant l’ouverture du gîte dont c’est le jour de fermeture et qui fait une
exception pour nous.
Jeudi 24 juillet 2014
C’est avec le renfort
de Jacqueline et René que nous démarrons cette étape exceptionnelle. Le soleil
brille et la météo annonce une belle journée. Les gentianes sont encore
fleuries sur La Montagnette, les pelouses sont magnifiques. Nous apprécions ce
beau temps retrouvé. Mais quelques cumulus commencent à faire leur apparition
ici et là, pas très inquiétants … au début. Derrière nous, le ciel devient
noir, mais le vent chasse les nuages. Devant nous, le ciel reste clair et nous
continuons de progresser. Après une petite visite à la tourbière du col du
Béal, nous entreprenons l’ascension de Pierre sur Haute, après avoir repris
l’avis de Météo France qui n’annonce que des averses. Très vite, l’orage
gronde, les grêlons nous fouettent le visage, l’eau tombe à seaux. Nous devons
retourner au gîte du col où d’autres
naufragés se sont réfugiés aussi. Pendant deux heures, nous regardons tomber le
déluge et la route se transformer en ruisseau. Trempés de la tête aux pieds,
nous improvisons un retour au col des Supeyres avec des voitures et des
chauffeurs complaisants. De l’autre côté de la montagne, il fait beau et nous
en sommes quittes pour sécher notre linge dehors grâce à la gentillesse de
Karine et Guillaume.
Vendredi 25 juillet
2014
Nous avançons l’heure
du départ d’une demi-heure car Météo France annonce des orages pour
l’après-midi. L’étape est jalonnée de villages ou de maisons où nous pouvons
éventuellement trouver refuge. Les chemins sont larges et faciles, nous
avançons rapidement. C’est au col des Pradeaux que le ciel commence à se
charger. Quelques coups de tonnerre un peu lointains ne nous effraient guère et
nous atteignons le col de Chemintrand. Le temps se couvre, mais nous aurons le
temps d’arriver à Viverols et de nous rassembler dans un bar pour regarder la
pluie se mettre à tomber. Si tout le monde est capable de marcher par beau
temps, seuls les « vrais randonneurs » sont capables de marcher dans
des conditions difficiles et surtout d’y trouver du plaisir pour nourrir
leur vie intérieure! Hiérarchiser ses valeurs, se concentrer sur l’essentiel
fait partie de la panoplie du randonneur itinérant.