Merci à Jean-Louis et Lise
Une première itinérance à raquettes
Pour tous les participants à cette randonnée itinérante à raquettes,
c’est leur première « hivernale ». Un peu d’inquiétude se mêle à la
curiosité, mais très vite la confiance s’installe. Le premier jour, est prévu
un circuit d’une dizaine de kilomètres autour du col. Après un passage sur la
route, nous poursuivons dans la campagne tantôt sur des traces, tantôt sur la
neige vierge. Nous nous enfonçons dans les bois. Les forestiers ont abandonné
leur chantier pendant le temps de midi, nous découvrirons plus tard qu’il était
interdit au public par un panneau placé pour nous à contre sens. Le temps est
frais et couvert et c’est dans une immense resserre à bois que nous nous abritons
le temps du pique-nique, les rondins nous servent de tabourets. Très vite, nous
perdons nos repères temporels et nos habitudes pour entrer dans ce monde très
particulier de l’itinérance. Le gîte des Pradeaux nous accueille pour la nuit.
Le lendemain, les nuages sont
toujours là et luttent contre le soleil qui finira par gagner la partie et ne
nous quittera plus jusqu’à la fin de la randonnée. Après un solide petit
déjeuner à l’auberge où les cigognes ont apporté une petite fille pendant la
nuit, nous nous dirigeons vers le col des Supeyres. Jean-Louis crée la trace et
avance prudemment pour éviter les chausse-trappes, notamment les ponts de neige.
Un bain d’eau glacée n’est pas une perspective réjouissante ! Le ciel est
d’un bleu intense, la neige brille sous le soleil, nous nous grisons de ces
paysages vierges et silencieux où nous n’entendons que le bruit de nos
raquettes foulant le sol et empêchant toute conversation. A midi, nous faisons un
moment les lézards sur un rocher ensoleillé avant de repartir à l’assaut de la
montagne. Du sommet, nous ne voyons toujours pas le gîte en contrebas. Nous ne
l’apercevons qu’en toute fin d’étape. Karine et Guillaume nous ouvrent leur
maison et se mettent en quatre pour rendre notre séjour agréable.
Mercredi, la luminosité est parfaite, le
massif du Sancy est là, bien éclairé. Plus tard, dans la matinée, nous verrons
le Cantal. Nous partons pour une petite randonnée vers les jasseries du Grand
Genevrier. La température est clémente et nous nous déshabillons au fur et à
mesure pour finir en chemise. Nous sommes seuls au monde, loin des pistes de
ski et de toute civilisation. Nous revenons prendre le repas au chalet avant de
repartir l’après-midi voir les snowkiters en action. Un groupe de Parisiens est
arrivé pour s’adonner à son sport favori et profite du vent qui vient de se
lever. Nous contournons tout le plateau des Égaux et découvrons l’immensité de
l’étendue. En été, le paysage coupé par les clôtures paraît nettement plus
petit. Nous rentrons à l’heure du thé et prenons un repos bien mérité.
Et c’est déjà le jour du retour. Nous
reprenons la route et nous nous rendons compte que la descente est beaucoup
plus rapide que la montée, la différence est bien plus sensible à raquettes qu’à
pied. Nous arrivons aux voitures tôt dans l’après-midi très fiers de la
quarantaine de kilomètres parcourus et la tête pleine des magnifiques paysages
rencontrés au cours de cette itinérance.
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