jeudi 23 juillet 2015

GTP par les crêtes - du 19 au 23 juillet 2015

Merci à Françoise, Lise et Robert

Quand randonnée rime avec solidarité



Dimanche 19 juillet 2015

C’est de Craponne- sur-Arzon que part cette nouvelle Grande Traversée du Parc par les crêtes qui doit nous amener à Chabreloche cinq jours plus tard. La petite troupe a rendez-vous devant la gare et tout le monde est là, Bernadette, Françoise, Gilles, Jacques, Jean-Claude, Lise, Monique, Pierrot, René et Robert. Florence, souffrante, a dû déclarer forfait la mort dans l’âme. Après avoir quitté le village, nous avançons, par de bons chemins, sur une ligne de crête qui nous permet d’avoir au loin de très belles vues sur les volcans d’Auvergne. Le soleil est de la partie et nous devisons tranquillement. Bien vite, nous apercevons sur le bord une petite chose blanche : un chaton, prostré, extrêmement maigre, les
yeux purulents. Il paraît moribond. Depuis quand est-il là ? Lise le ramasse et une chaîne de solidarité va s’organiser. Jean-Claude, René et Françoise se relaient pour le transporter et lui donner quelques gouttes d’eau quand ils trouvent une flaque. Plusieurs fois on le croit mort, mais à chaque pause, il fait quelques pas et commence à ouvrir les yeux. Le soir, Monique qui arrête là son voyage l’emporte chez elle où lui prodiguera de bons soins. A Viverols, Isabelle et Marion nous rejoignent et partagent la soirée avec nous. 

Lundi 20 juillet 2015
La grosse étape du jour a fait peur à beaucoup. Les rangs sont décimés et nous ne sommes plus que cinq à démarrer de Viverols. Les chemins sont de bonne qualité et nous grimpons sans effort jusqu’au col de Chemintrand. La pente la plus raide est après le col, elle se fait dans un chemin dégradé où les pierres roulent sous nos pas et où il faut faire un peu attention pour ne pas tomber. Nous contournons le puy de Loir sur son flanc Est avec une petite pensée pour l’eau fraîche de la source de l’Ermite, décidément trop loin pour mériter un détour. Tant pis pour la cure de rajeunissement qu’elle promet. De loin, nous apercevons l’auberge du col des Pradeaux et nous commençons à saliver à l’idée du bon café que nous allons nous offrir. Hélas, c’est lundi et l’auberge est fermée. Un peu déçus, nous nous consolons un peu plus tard devant le spectacle apaisant du barrage des Pradeaux quasi à l’étiage. Après quelques kilomètres à découvert sous un soleil de plomb, nous retrouvons la fraîcheur relative de la forêt des Allebasses avec plaisir. Il faut attendre d’être presque au col pour apercevoir le chalet des Gentianes où nous nous régalerons un peu plus tard d’un moelleux aux châtaignes commandé depuis longtemps et que Karine n’a pas oublié de nous faire. On goûtera aussi les confitures et la brioche maison faite par Guillaume.

Mardi 21 juillet 2015
Avec une étape plus courte, plusieurs participants sont revenus pour profiter des paysages somptueux des plateaux. Les pelouses sont jaunies par le soleil et la sécheresse, les myrtilles sont mûres, les callunes sont en fleurs, il y a de quoi régaler la vue et les papilles. Après avoir franchi un dédale complexe de clôtures plus ou moins électrifiées, nous faisons halte près de la chapelle de La Richarde dans une petite zone d’ombre projetée par un mur. Nous jouissons d’une vue imprenable sur la plaine d’Ambert et les monts Dôme. Au loin, une aile volante jaune brille dans la lumière. AprèsPierre sur Haute, nous descendons vers le col du Béal, mais auparavant, nous quittons le GR®3 pour faire l’ascension de Peyre Mayou à travers les rochers. La terrasse de l’auberge est la bienvenue, la bière ou la menthe à l’eau aussi après cette journée torride. C’est là que Monique nous rejoint avec le petit chat. Brossé, nettoyé, il est méconnaissable. Sa maigreur en est d’autant plus évidente au bout de ses longues pattes. Il se déplace sur la table, amuse tous les convives et puis, il se couche pour dormir un peu après tant d’efforts. Le soir, il doit voir le véto.

Mercredi 22 juillet
Après une bonne nuit nous voilà repartis avec Annie qui nous a rejoints. Une escale à Roche Courbe et sa table d’orientation, une autre aux Deux Boules et nous grimpons la Montagnette écrasée de chaleur. Puis ce sont les bois et les myrtilles qu’on peut cueillir sans se baisser, c’est l’intérêt des chemins creux… Nous faisons une vraie halte au col de la Loge pour boire le café que nous
attendons depuis plusieurs jours ! Les Chemins de Traverse doivent avoir une prédestination pour les animaux, là ce sont les deux chiens du gîte qui nous suivent. Ils s’arrêtent quand on s’arrête et repartent avec nous. Ils ont bien essayé de partager le pique-nique avec Françoise, mais elle a défendu son bien. Ils iront avec nous jusqu’au bout de l’étape et ce sont des riverains compatissants qui appelleront leurs maîtres. Les nouvelles du petit chat arrivent, le véto a prescrit un régime hyper protéiné et un collyre pour tenter de le sortir d’affaire. On croise les doigts pour lui. C’est à deux heures de l’arrivée que l’orage nous surprend. Le tonnerre gronde, la pluie tombe, pas une petite pluie fine, non des trombes d’eau qui nous transpercent et nous trempent intégralement. Nous faisons l’impasse sur les chapelles, la source et nous arrivons à Notre Dame de l’Hermitage dégoulinants et frigorifiés. Par bonheur, il y a des journaux en quantité pour bourrer les chaussures qu’il a fallu d’abord écoper. La chaleur des chambres nous surprend agréablement et, après la douche il n’y a plus qu’à attendre en espérant que la nuit suffira pour tout sécher.

Jeudi 23 juillet
Seuls les courageux sont là, les 1000 mètres de descente prévus dans la journée ont découragé les autres. Les sacs et les vêtements sont secs, les chaussures aussi et le soleil est revenu. Ce matin nous pouvons admirer le site exceptionnel du haut des rochers de Peyrotine, inaccessibles la veille. La vie dans ces hauteurs ne doit pas toujours être une partie de plaisir. L’environnement magnifique par beau temps doit se révéler hostile dès que le brouillard ou la pluie sont là. Petit à petit, nous descendons dans la vallée, un peu plus habitée que la montagne. Quelques hameaux se succèdent, nous retrouvons la civilisation et même pour finir l’autoroute. Après cinq jours passés loin de tout, le contraste est saisissant. Nous arrivons place de l’école à Chabreloche. L’aventure est terminée, il va falloir se séparer, avec un petit pincement au cœur. Nous aurions bien continué encore un peu… Le lendemain, nous apprendrons la mort du petit chat qui s’est éteint comme une chandelle. Le dévouement de tous n’aura pas suffi à le sauver. Dommage !


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