Merci à Annie, Françoise, Lise et Marianne
Jusqu'au confluent
Jeudi
5 mai 2016
Pour
le deuxième épisode de la Grande Traversée du Parc « Au fil de la Dore »,
nous nous retrouvons à Olliergues. Arlette, à son grand regret, manque à l’appel
victime d’un genou contestataire. Les autres viennent de la Loire, du Rhône, de
l’Isère et du Puy-de-Dôme. Les Chemins de Traverse sont bien implantés dans la
nouvelle région ! Nous traversons le village par le petit chemin de ronde
et grimpons sur le plateau où nous dégustons au soleil -et sur une table- la
brioche apportée par Annie. Hannibal en a déjà plein les pattes et pique un
sérieux roupillon. Les côtes sont au menu du premier jour qui totalisera à la
fin 910 m de montée et 840 m de descente. Nous franchissons la Dore sur son
pont le plus ancien, le pont du Diable et retrouvons des coteaux plus
accueillants plantés de vergers dont les fruits ont fait et font encore la
réputation de la zone. La grimpette de Fontbertasse particulièrement raide est
un peu difficile pour des organismes desséchés par la chaleur et assoiffés.
Nous nous jetons sur le jus de pomme offert par Éliane notre hôtesse. Un peu
plus tard, nous apprécions la qualité de la cuisine et goûtons toutes les
spécialités de la maison avec un petit faible pour la liqueur de pissenlit…
Vendredi
6 mai 2016
Tout
ragaillardis, nous quittons à regret la chambre d’hôtes confortable pour dégringoler
une pente à 18% jusqu’au barrage de Sauviat. Installé sur le Miodet dès le tout
début du XXème siècle pour alimenter la ville de Thiers en électricité,
modernisé depuis, il en impose encore dans ce fond de vallée. Nous traversons le
village par le boulevard périphérique et nous dirigeons vers Courpière. Nous
quittons les gorges de la Dore, le paysage change totalement, la végétation est
plus avancée et les jardins sont déjà cultivés. Après Lanaud, la rivière était
flottable et servait autrefois pour le transport des troncs. Nous la longeons tantôt
rive droite, tantôt rive gauche. Les pluies récentes l’ont gonflée, elle est
relativement hostile. Sur la rive, les passages, parfois secrets, nous
réservent des surprises et nous cheminons entre rivière et étangs. Si on veut
éviter les moustiques, il vaut mieux ne pas s’arrêter… Sur les gravières, les
bernaches nous remarquent et ne nous quittent pas des yeux tout le temps que
nous les observons. Nous arrivons à Pont de Dore tout animé par le trafic
routier, il est difficile de croire que ce n’est pas une commune. L’hôtel est
un peu retiré du centre et nous nous installons dans la suite qui nous est
réservée.
Samedi
7 mai 2016
L’étape
du jour comporte deux gués et nous avons revêtu les guêtres pour parer à tout
désagrément. Le premier sur un bras de la Durolle est très large et ne doit pas
poser de problème, mais surprise, la quantité d’eau est importante et malgré
les précautions prises, nous nous mouillons un peu les pieds. Nous évitons donc
le deuxième d’accès délicat et faisons un petit détour. Les travaux des champs
battent leur plein, les paysans ramassent l’herbe coupée encore fraîche en vue
de l’ensilage. Dans les paysages bien organisés d’Iloa, l’armée a installé une
exposition dans laquelle nous nous attardons un moment. Ensuite, c’est un long
cheminement entre les étangs. La végétation luxuriante et le vacarme mené par les
grenouilles et les oiseaux nous emmènent dans la forêt vierge dans un
dépaysement total. Nous retrouvons bientôt de beaux chemins bien sages avant de
grimper dans la forêt pour rejoindre notre hébergement du soir à La Croix Saint
Bonnet.
Dimanche
8 mai 2016
Petites
routes et chemins nous permettent de quitter Paslières et de retrouver la
plaine alluviale, ses cultures et ses prés. Nous faisons le tour du très
élégant étang de Puy-Guillaume occupé par les pêcheurs tout absorbés par leur
tâche. La rivière, souvent très proche, est masquée par une très dense
ripisylve et nous devons profiter de la moindre trouée pour l’apercevoir. La
Dore qui a reçu tous ses affluents est énorme. Nous profitons d’un bel espace
pour nous affaler au sol et suivre un long moment la course des nuages et des
avions qui zèbrent le ciel. Au confluent, la rencontre des eaux est brutale et
on comprend qu’aucun village ne s’est durablement installé ici. Des édicules
témoignent des dernières crues répertoriées de la rivière, difficilement
imaginables tant l’espace est immense. Avec la disparition de la Dore engloutie
par l’Allier, notre aventure se termine, il ne nous reste plus qu’à rejoindre
Ris-Gare où le pot de l’amitié clôturera une itinérance fort appréciée par les participants.