Merci à Françoise et Lise
70 ans et en pleine forme
En 1947, quelques précurseurs visionnaires balisaient les 28 premiers
kilomètres de GR entre Orléans et Beaugency sans se douter du succès de leur
entreprise. C’était le début du GR3. 70 ans plus tard c’est 200 000 km qui
sont parés de la célèbre balise rouge et blanc. Les Chemins de Traverse ont
tenu à participer à cet anniversaire et rendre hommage à leur façon aux
pionniers que furent Jean Loiseau et ses complices. Dans leur périple, ils ont
associé le plus vieux des GR à un petit nouveau, le GR 89, appelé chemin de
Montaigne, puisque, au XVIème siècle, l’écrivain aurait emprunté cet itinéraire
pour se rendre de Lyon à Bordeaux.
Lundi 7 août
C’est de l’Orangerie à Thiers que démarre le périple. Sans doute
effrayées par la perspective des 3000 mètres de dénivelé positif cumulé, peu de
personnes ont répondu à l’appel. Seuls 5 courageux sont là : Claude dont
c’est la première expérience, Françoise, Jean-Claude, Lise et Martine qui sont
des habitués de l’itinérance. Nous quittons Thiers par la vallée des usines,
ses célèbres escaliers et rejoignons le GR 89 après le pont de Seychalles. Il
fait très beau, le soleil est éclatant, les chemins sont agréables, la forme
est bonne et le moral aussi. Quelques centaines de mètres avant La Fortie,
hameau de Viscomtat, nous retrouvons le GR3. Le Moulin de La Fortie nous offre
le premier hébergement dans des chambres confortables.
Mardi 8 août
Après un petit déjeuner digne des grands restaurants, nous attendons
un petit quart d’heure pour voir si la pluie consent à s’arrêter.
Manifestement, elle est bien installée et nous partons sachant que « pluie
du matin n’arrête pas le pèlerin ». Effectivement elle ne sera pas trop
insistante (donnant raison aux optimistes du groupe !), mais la
température a nettement chuté et les nuages insistent sur les sommets. Le
passage à Notre Dame de l’Hermitage est un peu hostile, peu de monde flâne dans
le site, pourtant remarquable. La chapelle du cimetière nous offre un abri
apprécié. L’après-midi est plus clément, le soleil fait quelques apparitions,
mais la crème solaire est boudée, on se demande bien pourquoi… Les pentes sont
parfois raides pour arriver au col de la Loge où un bon chocolat chaud nous
ragaillardit avant que la douche efface toutes les fatigues.
Mercredi 9 août
Il n’y a que 8 kilomètres entre le col de la Loge et le col du Béal
par le GR3. Nous empruntons donc le chemin des écoliers qui nous fait visiter
le versant ligérien de la montagne qu’aucun participant ne connaît. Nous
pique-niquons sur un sommet q
ui nous offre une vue magnifique sur Chalmazel et
la campagne environnante. Après une belle grimpette dans les bois où nous
croisons juste un quad, nous arrivons sur les Hautes Chaumes, émaillées d’une
maison par ci, par là. Aux Deux Boules, le vent souffle et nous n’éternisons
pas la pause. Les chambres du gîte du col du Béal sont les bienvenues et nous
flânons en attendant le repas, mais sous la couette, car il fait vraiment
frisquet !
Jeudi 10 août
Quand nous nous levons, le
brouillard a envahi la montagne et nous envisageons un moment de passer par la
vallée du Fossat. Mais les choses ont tendance à s’améliorer et notre optimisme
aidant, nous décidons de passer quand même par les crêtes. Nous avons vraiment
raison, car si le plafond reste bas, la vue est étendue tant du côté Loire que
du côté Puy-de-Dôme. On a beau connaître très bien l’itinéraire, c’est toujours
un régal de traverser ces paysages où la lande est de plus en plus remplacée
par des prairies d’altitude. Ce sont des bottes de foin qui nous abritent du
vent le temps du pique-nique et nous arrivons en début d’après-midi au chalet
des Gentianes pour apprécier le café gourmand. Il ne reste plus qu’à rejoindre
Thiers pour que chacun retrouve sa voiture. Nous sommes ravis, mais tristes de
finir notre aventure, on pourrait peut-être continuer un peu, car 4 jours,
c’est bien court…