Merci à Florence et Lise
La Grande Traversée du Parc de château en château
Mercredi 28 mai 2014
La place de l’église est le lieu
de rendez-vous pour le départ de la Grande Traversée du Parc de château en
château. Nous ne sommes que cinq car, ce mercredi, beaucoup de gens
travaillent. Nous commençons la randonnée par une flânerie dans le quartier
historique de Viverols et découvrons les vieilles maisons et l’histoire du
village. La montée au château nous offre un magnifique belvédère sur la
campagne alentour éclairée par le soleil. Impressionnés par les imposantes
murailles, nous en faisons le tour en attendant l’ouverture du bâtiment. Nous
découvrons alors une véritable caverne d’Ali Baba avec de nombreuses traces du
passé que le propriétaire des lieux recherche avec amour pour tenter de rendre
au château sa splendeur passée. Son enthousiasme nous contamine et c’est avec
une heure de retard sur le programme que nous quittons Viverols pour aller
pique-niquer sur les bords de la Ligonne. Après la montée sur la crête à
quelque distance du col de Chemintrand, nous redescendons à travers la forêt
parfois chahutée par les chutes d’arbres du mois de novembre. L’orientation est
délicate, le passage parfois aléatoire, mais nous arrivons à Chaumont le Bourg
sans difficulté majeure. Nous apprécions l’agréable confort du prieuré qui nous
accueille pour la nuit.
Jeudi 29 mai 2014
Avec le jour de l’Ascension et le
début d’un grand week-end, plusieurs personnes rejoignent l’aventure. L’étape
démarre tranquillement dans la plaine alluviale, nous traversons la Dore, puis
la Dolore. Les premières pentes du Livradois nous amènent au château de Mons où
nous attend notre hôte qui nous fait visiter cet élégant château et nous
raconte son histoire qu’il a découverte au fur et à mesure de ses recherches.
Les immenses pièces contiennent une collection d’estampes tout à fait
remarquable et nous découvrons cet art ainsi que son langage un peu oublié de
nos jours. Nous aurions bien prolongé la visite, mais la raison nous oblige à
quitter les lieux pour poursuivre notre voyage. A Chassaignes Hautes, un chien,
nous saurons plus tard qu’il s’appelle Milord, accompagne la randonnée. Il est
fort sympathique et amical. Nous pensons qu’il nous quittera bientôt. Les
ruines d’Issandolanges, bien mises en valeur, nous font imaginer les temps de
nos ancêtres. Le fond de vallée particulièrement encaissé est un peu oppressant
malgré les champs de fleurs qui ornent la prairie. Nous débutons alors une
belle grimpette avec quelques faux-plats de temps en temps jusqu’à Saint Bonnet
le Chastel. Milord refuse de monter dans une voiture qui voulait le reconduire
chez lui et il nous accompagne au relais de la Diligence où l’hôtesse lui donne
à manger et à boire. Nous partageons les chambres avec des touristes belges qui
visitent l’Auvergne à moto et nous passons tous ensemble, grâce à la générosité
de Peter et Laurette, une soirée joyeuse devant le feu de cheminée.
Vendredi 30 mai 2014
Milord nous attend devant la
porte et nous fait la fête quand nous sortons de la maison. Il repart pour une
autre journée avec un plaisir évident. Du château de Saint Bonnet profondément
remanié, il ne reste que quelques vestiges anciens que nous recherchons avec curiosité.
L’étape est plus facile que celle de la veille. Dès que nous sommes sur le
plateau, les chemins sont larges et peu accidentés. Les bancs et les tables
installés près des petits plans d’eau de Fournols sont occupés par des touristes
qui ont eu la même idée que nous et nous allons déjeuner de l’autre côté près
de la forêt, à l’abri du vent qui souffle depuis le matin. Nous faisons une
sieste réparatrice un peu plus loin sur une pelouse abritée et ensoleillée. Nous passons par les
étranges chaos rocheux des Pierres Folles et de la Pierre du Lit et rejoignons la forêt domaniale de Boisgrand. A Saint Éloy la Glacière, Milord retrouve son
maître que nous avons fini par identifier et qui est venu le chercher. Mais
c’est à contre cœur qu’il monte dans la voiture. Nous pouvons alors nous
consacrer à l’allumage du feu au gîte, activité pour le moins complexe et c’est
Céline, notre hôtesse qui viendra à bout de ce récalcitrant. Nous partageons le
thé, puis le repas autour d’une soirée bavardage où Céline nous fait partager
sa passion des chevaux.
Samedi 31 mai 2014
Il fait froid le matin quand nous
démarrons. Nous nous arrêtons devant la porte de l’église de Saint Éloy pour
admirer ses pentures. Et c’est reparti ! Nous évitons le col de Toutée et
ses grandes allées pour prendre à l’est des petits chemins plus confidentiels
et fort agréables. Dans les zones boisées, la vigilance est de mise, il y a des
chemins partout, peu d’entre eux existent sur la carte. Dans les zones
découvertes, nous dominons la vallée de la Dore et avons de très belles vues
sur le massif du Forez. Le plan d’eau de Cunlhat est particulièrement
accueillant et nous utilisons plusieurs tables de pique-nique pour notre
déjeuner en regardant en face les pêcheurs se livrer à leur loisir favori. A la
fin de l’étape nous faisons le tour de la maison forte du Bost et de la ferme
fortifiée de Gaudon avec ses trois entrées spectaculaires. La maison d’hôte de
Gaudon est située dans un immense parc avec plusieurs étangs. Un héron cendré
s'envole à quelques pas de nous et nous les suivons des yeux un moment. Le
propriétaire des lieux, passionné de jardins, nous fait visiter son trésor et
les espèces rares qu’il collectionne avec amour. Nous sommes installés comme
des princes dans une suite familiale d’un grand confort avec une vue magnifique
sur la chaîne des Dômes. Les personnes qui ont préféré faire les trajets tous
les jours nous jalousent un peu !
Dimanche 1 juin 2014
Après un petit déjeuner
pantagruélique, nous partons pour la dernière étape. Nous arrivons très vite à
Saint Dier d’Auvergne, village qu’on traverse souvent en voiture en ignorant
totalement sa richesse. Nous flânons dans sa partie historique que beaucoup découvrent,
admirons les jeux de couleurs des pierres de l’église et faisons une pause dans
le jardin public aménagé. Nous oublions vite les ruines du château de
Boissonnelles au profit des murailles imposantes du château de Mauzun, la plus
vaste construction subsistant en Auvergne. Une guide nous explique ses
particularités et ses subtilités dans un langage particulièrement coloré. Trois
visites de châteaux, trois commentaires faits par des passionnés qui se
complètent sans jamais faire double emploi. Nous terminons notre randonnée et
retrouvons nos voitures grâce à un système de covoiturage un peu sophistiqué,
mais efficace. Plusieurs personnes dont c’était la première expérience
d’itinérance sont fières, à juste titre, de leur exploit. Et beaucoup songent à
faire la troisième traversée du Parc qui aura lieu en juillet sur les crêtes.
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