Merci à Annie, Florence et Lise
A la lumière des pierres
Dans l'art roman, les chapiteaux historiés ressemblent à des
chemins de mémoire semés de petits cailloux blancs : s'ils mettent en image les
données fournies par les textes sacrés ou profanes, leur lecture s'altère au
fil du temps, victime de l'oubli programmé ou de l'indifférence. Placé à
hauteur des yeux, le chapiteau ne permet plus au spectateur de reconnaître
l'épisode de la vie de tel ou tel personnage de la Bible, et tous les vitraux
de l'édifice n'apportent aucune lumière sur le génie de l'artiste à
travers la scène qu'il a voulu représenter ;
historiens, amateurs et fidèles, dans leur souci de compréhension
et de restitution, se voient contraints d'osciller entre élucubrations et
illuminations. Et c'est peut-être aussi cela qui fascine quand on pénètre
dans une église, avoir le sentiment d'ouvrir un livre
dont certaines pages ont souffert de l'outrage (ouvrage ?) du
temps, laissant ainsi une large place à notre imagination. L'étonnement devant
ces édifices modestes aux pierres multicolores et multiformes et dans
lesquels se lisent la peine et le génie des hommes nous accompagne tout
au long de cette journée aux couleurs de l'été ; les quelques pierres qui
crissent ou qui roulent sous nos pieds et les montées qui ralentissent notre
progression nous rappellent aussi le savoir-faire et le savoir-peiner de
ceux qui ont tracé ces chemins ... pour notre plus grand bonheur !
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